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Casio |
Casio est l'une des quatres marques au monde à avoir été présente au début et à l'être encore. Des deux géants nippons de ce secteur, c'est celui qui se porte aujourd'hui le mieux, surtout du fait d'une série ininterrompue d'innovations.
Entre autres, Casio a été le premier à proposer une calculatrice graphique, et le premier à offrir un écran couleur (caractéristique qui bizarrement ne s'est pas imposée). Il est même possible que l'on doive leur attribuer la première calculatrice LCD programmable.
Le début de l'activité de Casio dans le domaine des calculatrices trouve ses racines, comme pour Hewlett Packard et Sharp, dans la production de machines de bureau. Ensuite vinrent les machines un peu moins volumineuses.
Une série de modèles économiques et très robustes commence avec la Mini, qui a une forme allongée horizontalement avec l'afficheur à gauche du clavier. Parmi cette famille on note les Memory-8R, Mini-Memory, Personal-Mini et autres, toutes sur le même modèle général. Ces machines sont remarquablement simples et bien construites, et je n'en ai jamais vue qui ne fonctionne pas, 30 ans après.
Casio utilise très souvent l'affichage fluor luminescent, et ses claviers sont bien reconnaissable à leur toucher doux, un peu mou, très fiables.
Une autre série de modèles d'abord 4 opérations puis très vite scientifiques apparaît à partir de 1974, avec la fx10. L'habitude de préfixer les noms de machines par "fx" dure encore aujourd'hui. Dans cette première série, beaucoup de modèles se ressemblent et leur design général survit toujours dans la fx180P.
Dès cette époque on constate un incroyable foisonnement de modèles, et la gamme accueille sans cesse de nouveaux membres.
En 1980 arrive la fx502P, que je pense être la première calculatrice programmable à affichage LCD. Innovateur toujours, le constructeur propose un mode de programmation assez proche de ce qui caractérise les machines à LED des concurrents, mais avec dix zones de programmes indépendantes, une autonomie incomparable, la mémoire continue bien sûr, et aussi une incroyable rapidité d'exécution, ainsi qu'une très inhabituelle interface cassette ! Côté négatif, on jongle avec des "modes" de fonctionnement pas très souples.
Cette machine reste discrète hélas, voire méconnue, et la gamme évolue rapidement. En 1982 apparaît la fx602P, une machine remarquable avec un excellent afficheur LCD à matrice à points et un langage de programmation agréable, lisible alphanumériquement à l'écran. La capacité mémoire de 512 octets est confortable, l'interface cassette est présente, mais là encore la diffusion reste confidentielle.
A cette époque la HP41 a un an et représente le haut de gamme, en affrontement direct avec le PC1211 de Sharp, programmable en Basic et porteur d'avenir. Casio bien sûr est dans la course et propose alors le FX702P, en 1982. Cette machine est le seul concurrent du PC1211, mais autant ce dernier est un "classique" avec son clavier qwerty sobre et son look soigné, autant la machine de Casio a une personnalité baroque. Le clavier est en ordre alphabétique, rangé selon un plan rectangulaire, et deux touches de fonction donnent accès à une foultitude de fonctions écrites de toutes les couleurs sur la platine. La machine est rapide, très rapide, les mots-clef du Basic sont raccourcis, la gestion des variables est bizarre... une drôle de bête, qui a beaucoup de succès.
Mais le prolifique Casio ne s'arrête pas là, et en 1983 il décline une variante, la FX802P, qui est identique à l'exception d'une imprimante intégrée. Arrive aussi et surtout le petit PB100, machine économique de la gamme, avec peu de mémoire (extensible), un petit écran, mais un look et un clavier plus classiques. Ce modèle est encore plus rapide que le FX702P.
A ce moment, Casio porte ses efforts dans la direction du Basic et décline encore le PB700, première machine à écran multiligne (graphique), puis le petit FX790P, qui se replie en deux et possède un amusant clavier alphabétique à effleurement pas fiable du tout ! Un peu plus tard arrivera un remplaçant mieux conçu, le FX795P. L'offre de machines Basic devient pléthorique.
Dans la gamme des calculatrices programmables, Casio persiste avec les fx3600P et fx3900P.
Enfin, la gamme des ordinateurs de poche culmine en 1989 avec le PB1000. Ce puissant système possède un écran tactile graphique de 4 lignes, un assembleur résident, un Basic étendu, un clavier annexe à effleurement, une horloge, et une bonne ration d'extensions diverses, y compris un lecteur de disquettes !
Un autre modèle plus simple, la FX880P, sera lancée ensuite, évolution du PB700 et de ses descendants.
Mais l'époque des programmeurs et du Basic tire à sa fin.
Casio est encore le premier à lancer un nouveau concept en 1988, celui de la calculatice graphique, avec la fx7000G. Cette machine est en fait une descendante de la ligne des calculatrices scientifiques plutôt que des Basics, et permet de voir vraiment à l'écran le tracé d'une courbe. Le concept est encore rudimentaire, la mémoire limitée, mais ce modèle est un grand succès. Le langage de programmation est une déclinaison de celui des fx3600P et autres fx3900P. Dans le même temps, une gamme se constitue avec les fx4000P, alphanumérique non graphique et fx6000G, graphique dotée d'un écran moitié moins haut que la fx7000G mais au prix moins élevé.
La gamme des graphiques explose alors avec une déclinaison de modèles disposant de plus de mémoire, de nouveaux modes de calcul, d'interfaces diverses etc : fx7500P, fx8500P (à interface imprimante)... Sort même la fx6300G qui est la machine graphique dotée du plus petit écran graphique jamais vu (quelques centaines de pixels).
En marge de cette gamme, Casio continue de soutenir sa gamme Basic et propose même en 1993 une machine innovante programmable en C interprété (encore une première au monde), le PB2000. Ce modèle, superbe tour de force, n'a pas un logiciel aussi mature que le Basic, et est relativement lente. Elle accepte toutefois d'autres langages dont le Prolog !
Dans cette lignée la machine la plus récente est le FX890P, qui est programmable en Basic ET en C (rapide cette fois) ET en assembleur ET en pseudo-assembleur (hérité du FX790P), et dispose de 64 Ko. On peut aussi mentionner la carte ROM Basic qui transforme certains organiseurs en ordinateurs programmables, notamment le superbe IQ9000.
La gamme des machines non graphiques reste prolifique avec les fx4500P et fx5500L entre autres, cette dernière introduisant une intéressante notion de bibliothèque d'applications.
Casio a aussi lancé l'écran LCD couleur sur la cfx9900GC, et l'utilise essentiellement sur le haut de gamme. Cette fonctionnalité est intéressante, même si les couleurs disponibles sont un peu limitées : vert, bleu, orange.
Aujourd'hui Casio tente de se battre sur le front des calculatrices graphiques à système de calcul symbolique avec la Graph 100, avec il faut bien le reconnaître un succès moyen en termes de qualité. Casio est l'un des deux plus gros vendeurs de calculatrices mondial avec Texas Instruments. Sa gamme reste toujours pléthorique et elle a vu défiler au total probablement plus de trente modèles graphiques différents.
Il semble judicieux de posséder des représentants des trois époques (Ancêtres, Basic, Graphiques). Malheureusement, si ces machines ont été courantes (pour les deux dernières catégories), on ne les trouve pas facilement, peut-être leurs propriétaires les jettent-ils ?? Mais je crois qu'ils les gardent, voire s'en servent.
A mon avis les machines graphiques des 10 dernières années sont peu désirables vu leur manque de personnalité et le peu de changements d'un modèle à l'autre
On peut définir quelques niveaux d'exigence pour l'amateur :
La base | Mini-Memory ou Personal-Mini, fx7000G ou autre, PB100, fx4500P |
Un peu plus loin | Memory-8, FX702P, fx8500P, FX790P ou FX795P, cfx9900GC |
Satisfaction | Mini, fx10 ou fx11, fx502P, PB1000, PB700 |
Pour les puristes et les fous | fx501P, fx602P, PB2000C, FX890P |
Casio ne déchaîne pas les passions parmi les collectionneurs, ce qui est bien dommage.