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Cette machine est apparue en France (du moins en ce qui me concerne) vers août 1997.
Cette machine constituait LA nouveauté du trimestre
sur ce marché très imaginatif.
En reçevant la machine, une remarque immédiate :
l'emballage et le prix de ce matériel le placent d'emblée
dans le moyen de gamme, ce qui a le mérite d'être
clair malgré le foisonnement de fonctions.
L'autre élément qui saute immédiatement aux yeux est bien sûr le stylet, couplé à un écran tactile. Après l'écran graphique, inventé par Casio sur la Fx7000, et l'écran couleur du même Casio, c'est Sharp qui fait le pas suivant (fortement aidé en cela par la technologie reprise du petit organiseur tactile PB-EE1).
Autre élément visuel, l'encombrement de la machine, qui est assez imposante. Le clavier, qui comporte 6 colonnes, semble plus foisonnant que d'autres machines concurrentes, mais un calcul précis montre qu'en fait on ne dispose que de deux ou trois touches de plus que sur d'autres modèles. Le clavier a quand même un bon toucher, et semble durable.
C'est maintenant le moment d'allumer la merveille. Premier
choc : l'écran est fort sombre, ce qui est tout à
fait normal vu l'ajout de la couche tactile. C'est le prix à
payer pour cette excellente fonctionnalité, nous allons
voir s'il est excessif ou non. Par contre, la surface d'affichage
est nettement plus faible que l'espace disponible derrière
la vitre du LCD. Il semble que ceci aille de pair avec la grande
largeur de l'affichage (22 caractères, le record de l'époque).
Cependant, en jouant sur le rapport hauteur/largeur des caractères,
on aurait pu obtenir une surface d'affichage supérieure.
Dommage.
La première chose à faire est un reset, suivi de
la consultation de la mémoire disponible. Et là,
déception : seulement 18 Ko ? On est bien dans le milieu
de gamme. Le système semble gourmand, puisque la mémoire
est bien sûr à l'origine de 32 Ko.
On passe maintenant à l'utilisation directe.
Comme d'habitude sur les calculatrices Sharp, on a la possibilité
à tout moment d'allumer et éteindre la machine sans
rien perdre du contexte : excellent. Par contre, la réponse
du clavier est un peu hésitante, il faut souvent espacer
les frappes ou alors bien appuyer. La disposition des touches
est à peu près convenable, hormis un points ennuyeux
: la fonction 'Quit' est secondaire de CL, ce qui résulte
en de fréquents effacements de la saisie courante lorsque
l'on veut sortir d'un menu. C'est surtout gênant en programmation,
lorsqu'on veut sortir de la saisie du programme : on efface souvent
la ligne actuelle.
Une considérable amélioration est l'abandon des
multiples modes qui rendaient difficile l'utilisation des modèles
précédents : il est maintenant possible de travailler
sur des matrices tout en utilisant le calcul complexe, l'affichage
graphique, etc...
L'arrivée des listes est une bonne idée, mais le
gain par rapport aux matrices est peu clair, puisque ces objets
sont surtout intéressants pour mixer les types de données
(nombres et chaînes de caractères). Or la gestion
de chaînes de caractères est tout simplement absente.
On peut juste afficher une chaîne littérale par 'Print'.
C'aurait dû être la prochaine amélioration
(qui n'est jamais venue).
On regrette aussi l'absence de fonction 'Exit', qui reviendrait en arrière dans les menus. Par exemple, en programmation il faut quitter complètement la saisie puis retourner dans le menu Prg pour exécuter ce que l'on vient de saisir.
En ce qui concerne l'utilisation réelle du stylo, on
s'aperçoit vite que l'écran est subdivisé
en pavés de la taille d'un caractère. Son utilisation
est un plus manifeste en conjonction avec l'éditeur graphique
de formule, l'écran sombre n'est pas un prix trop élévé
à payer (au contraire) : Bravo !! L'éditeur d'équation,
au passage, est absolument excellent et très rapide, un
très gros point fort.
Bien sûr on aurait aimé plus de finesse dans la reconnaissance
de la position du stylo, par exemple pour dessiner, mais l'impact
sur le prix de la machine ne justifie certainement pas cela.
Passons à la programmation. Un mot résume assez bien les possibilités : affligeant (hélas). Nous voila re-transportés au bon vieux temps des Labels et Gotos. Même si tout est faisable ainsi, c'est bien sûr fort lourd. Heureusement, on dispose du Gosub, ouf. Il faut bien se rendre compte que la concurrence propose actuellement presque tous les outils de programmation structurée : For, While, ... Ces ajouts sont devenus maintenant presqu'indispensables.
Autres reproches sur ce mode : l'éditeur ne permet pas
de scroller une page à la fois. Par ailleurs, pour les
lignes dépassant la largeur de l'écran, on aurait
aimé voir la fin de la ligne lorsqu'on se déplace
en direction du début de la ligne (actuellement, la ligne
scrolle et on ne voit que le caractère courant).
L'impossibilité d'importer du code depuis un autre programme
(copier / coller) obligera à retaper systématiquement
les routines de base ou à multiplier les sous-programmes.
Horrible, non ?
On observe aussi qu'il est impossible d'utiliser les nombres complexes dans un programme !!! C'est catastrophique. En passant, ne pas offrir les fonctions trigonométriques sur les nombres complexes est mesquin, on voit mal la raison de ne pas le faire, d'autant que ces fonctions étaient disponibles sur l'ancêtre EL 9300. [Note : le calcul sur les complexes sur le modèle inférieur, la EL9400, se limite aux 4 opérations !!]
Il est curieux aussi qu'on doive changer de ligne pour valider une ligne de programme. Couplé à l'erreur d'ergonomie entre CL et 'Quit', ceci aboutit à bien des erreurs.
On aurait aussi aimé disposer de la possibilité
d'afficher et de demander des entrées utilisateur en n'importe
quel point de l'écran. C'était impossible sur les
modèles précédents, donnant aux programmes
une horrible interface utilisateur du style Saisie-Calcul-Affichage
en ligne par ligne. Maintenant, il est possible via l'écran
graphique et l'instruction Text( de la faire, mais comme on ne
peut stocker de chaîne de caractères, on a de sérieuses
limitations : seules les chaînes littérales sont
possibles. Je vous laisse deviner la lourdeur (et la lenteur)
du sous-programme capable d'afficher un nombre quelconque sur
l'écran graphique...
On ne peut pas saisir une pression de touche au vol, donc la plupart
des applications interactives sont impossibles.
En passant, le son aurait été un plus, mais relativement au surcoût et à ce qui manque par ailleurs, cela paraît très peu prioritaire.
En ce qui concerne les fonctions disponibles, l'essentiel est
là, même si on remarque un certain nombre de limitations.
Par exemple, impossible de récupérer les résultats
d'une ANOVA( dans un programme : le problème de la séparation
des modes calcul / programme refait surface...
On est agréablement soulagé de remarquer qu'il est
maintenant possible de redimensionner les matrices par programme,
et de connaître leurs dimensions. Ceci paraît évident,
mais manquait sur la EL 9300 par exemple...
Autre limitation, il est impossible de calculer la valeur d'un
intégrale dont tous les points de calcul ne sont pas définis.
Un exemple : intégrale de sqrt(-lx(x)) entre 0 et 1 (qui
vaut sqrt(pi/4) ). A ce sujet, au bout d'un certain temps d'utilisation
j'ai constaté que la machine ajoutait une constante de
l'ordre de 32.055 à toutes les intégrales, un reset
a été nécessaire.
Dans l'écran graphique, il n'est pas possible de calculer
la valeur de la fonction en-dehors de l'intervalle dessiné
(menu Calc).
Le solveur n'accepte pas les fonctions matricielles par exemple
(ce qui aurait permis simplement de déterminer les valeurs
propres d'une matrice...).
En résumé, il existe encore bien des limitations lorsque l'on essaie de combiner les fonctions, afin d'accéder à des possiblités décuplées.
Cette machine semble dotée d'une interface de liaison avec d'autres machines ou un ordinateur individuel, et la notice évoque un système de mesures externe : ceci semble très intéressant. En fait Sharp a suivi la voie tracée par Texas Instruments avec le CBL et le lien PC / Mac, en proposant en fait le même système adapté à sa machine ! Le hardware est identique.
NOTE : Six mois après avoir acheté la machine, elle est tout simplement morte !
Elle ne s'allumait plus. Après échange standard sous garantie (bravo Sharp), tout est rentré dans l'ordre. Peut-être le modèle acheté faisait-il partie d'une des premières séries, pas complètement fiables (ce que confirme le gag des intégrales). Quatre ans plus tard, tout va bien.
Caractéristiques
Cette machine, comme la plupart des Sharp, conserve la totalité du contexte, ce qui veut dire qu'à l'allumage elle sera exactement dans l'état où vous l'avez éteinte. Ceci est un sacré signe de confiance dans la qualité du logiciel ! Et c'est très pratique.
La EL 9600 descend de la EL 9300, qui proposait déjà la saisie des expressions dans la représentation "pretty print" habituelle des livres. Un certain nombre de machines affichent les résultat sous cette forme, mais très peu acceptent la saisie ainsi.
Du côté pénible, il existe de nombreux modes de fonctionnement :
Calcul, Options, Solveur, Graphe, Définition des fonctions à grapher, Table...
Il est possible de partager l'écran en deux (graphe / table ou graphe / équations).
La programmation se limite à la saisie d'expressions et à l'utilisation de Print / Input et de Lbl / Goto. Il est possible d'appeller des sous-programmes.