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 Texas Instruments

"Texas" ou TI pour les intimes, est la première marque mondiale actuellement, ce qui n'est certes pas un gage de qualité (ni l'inverse). Cette position lui est cependant revenue à l'issue d'une longue bataille de domination. En voici quelques bribes.

Les origines

Texas Instruments invente le circuit intégré en 1967, et commence par se positionner en source de circuits intégrés et autres pièces pour des fabricants de calculatrices. Leur fameux clavier "Klixon" et leurs circuits intégrés (le premier "chipset" !) notamment équipent la plupart des premières calculatrices de poche.

 

 Enfin, le marché maturant, TI se décide en 1972 à produire son premier modèle sous le nom de "Datamath", ou 2500. Déjà, ils déclinent ce modèle en de nombreuses versions dont tout collectionneur sérieux possède au moins un représentant. Il s'agit encore de "simples" calculatrices 4 opérations, avec affichage à diodes electroluminescentes rouges.

Sur ce modèle on trouve la fameuse touche "D" qui rallume l'affichage lorsque celui-ci s'est éteint après une période d'inactivité. Cette fonction était indispensable du fait de la consommation électrique considérable.

Rapidement la gamme s'étoffe en 1973 avec les dérivés 2500-II, 2510, 2550 qui sont de forme voisine et apportent diverses fonctions de base comme l'inverse ou le changement de signe. Arrive aussi la très belle 1500, superbement "chromée" et plutôt miniaturisée.

Une seconde famille est celle des "SR" avec les SR10, SR11 et la SR16. Ces deux dernières machines rompent déjà avec le clavier Klixon de TI et proposent les légendaires petites touches rectangulaires au toucher moyen qui vivra jusqu'aux années 80.

Premières gammes

En 1975 le rouleau compresseur TI est déjà lancé, et on sort des balbutiements des origines pour offrir une vraie gamme. Ce sont la SR50 et la magnifique SR51, qui apportent pour la première fois les fonctions scientifiques qui nous semblent si banales aujourd'hui.

Rapidement ces modèles sont remplacés par les SR50A et SR51A, qui adoptent le fameux style biseauté de la marque.

En parallèle, une gamme de modèles simples et peu coûteux est proposée, avec la très répandue (et indispensable) TI1200. Elle n'est que la première d'une véritable explosion de modèles avec les 1250, 1265, 1270, la série des 1000, des 1400 et des rares et exotiques 1600.

C'est alors qu'en 1976 éclate une bombe, la fameuse TI30. Cette machine serait le modèle le plus vendu au monde, et elle reste courante. A cette époque, elle est la première vraie scientifique disponible pour le plus grand nombre. Elle impose le style TI.

Mais au même moment et à l'autre bout du spectre arrive la SR52, le premier modèle programmable. Cette machine est clairement une réponse à la HP65, et présente des caractéristiques voisines (mais bien sûr supérieures, étant postérieure), dont un intéressant lecteur de cartes magnétiques. Très homogène et mature, c'est une belle réussite. Avec elle la SR56 forme la première gamme de programmables de la maison.

La SR52 voit se regrouper un public de fans qui lui découvrent des possibilités cachées dont des mémoires supplémentaires et une forme d'autoprogrammation.

Successeurs : la maturité

Alors que dans le bas de gamme la profusion des modèles ne fait que croître, arrive en 1977 la seconde vague des programmables, constituée des TI57, TI58 et TI59. Cet ensemble est homogène et précise la personnalité de la marque : des modèles économiques, offrant une mémoire ample et un ensemble de fonctions étendu, un clavier fourni et simple d'accès. Les périphériques sont limités avec seulement l'imprimante PC100, mais TI innove avec des modules ROM offrant des bibliothèques spécialisées assez impressionnantes.

A l'époque, ces machines sont à la pointe et nous savons maintenant que contrairement à certaines apparences elles sont fiables (clavier, lecteur de cartes).

La TI57 devient vite le couteau suisse du calcul programmé (et des jeux...), elle est très économique et pourtant capable. Les TI58 et TI59 sont elles du haut de gamme au moment de leur sortie, avec notamment une mémoire presque immense. Leurs capacités de programmation représentent le summum des machines à LED. On est au sommet, vient le moment de redescendre.

La crise

A la fin des années 70, la technologie est en plein tournant et la gamme commence à vieillir, même si les caractéristiques de la TI59 la classent toujours en haut de gamme.

Les modèles LCD commencent à apparaître, et le Basic de poche n'est pas loin.

Texas Instruments subit en 1980 (en France) l'attaque de la HP41C et se doit de réagir. Mais quelquechose semble grippé dans la belle mécanique, et la réponse met un temps énorme à apparaître. En 1982 seulement est annoncée la TI88, qui est la suite logique de la vieille génération, avec d'impressionnantes caractéristiques d'affichage, de périphériques, de capacité mémoire... Mais annoncée, la machine n'est en fait jamais mise en vente !

Son prix dissuasif, le retard pris sur les Basic, ou d'autres projets (le CC40 notamment) ? Nous ne connaîrons jamais la raison de cette sortie avortée. Sur le terrain, les dégâts sont importants et TI va mettre du temps à revenir sur le haut de gamme.

Une tentative de Basic est bien faite en 1983 avec le CC40, qui est une fantastique petite machine accueillant le Basic étendu apparu originellement sur la machine de salon TI99/4A, mais elle ne trouve pas son public et est retirée rapidement de la vente.

Pourtant, sa version du Basic offrait des caractéristiques évoluées : procédures, fonctions, variables locales, gestion sophistiquées des saisies et affichage.

Renaissance

Ces années de doute voient naître finalement celle qui se pose en héritière de la TI59 : la TI66. Elle en reprend l'architecture ultra-classique et le mode de programmation, mais en proposant un affichage LCD et alphanumérique, un excellent clavier, et marque le retour de TI. Certes il ne s'agit pas d'une innovation, mais ce modèle est un classique.

Les vraies innovations reprennent enfin en 1986 avec les TI95 "Procalc" et TI74 "Basicalc".

La TI95 ressemble à une machine Basic mais c'est en fait à nouveau une héritière de la TI59. Cette fois cependant, l'évolution est spectaculaire avec une gestion de fichiers, l'accès à l'assembleur, des menus paramétrables... Une réussite !

La TI74 elle est une évolution plus économique, plus compacte du CC40, mais tout aussi puissante et connectable à une petite imprimante et un enregistreur de cassettes. Cette machine accueille des modules RAM ou ROM (dont l'étonnant module Pascal), et TI propose la fabrication de modules sur mesure qui obtient un succès raisonnable.

Dans le bas de gamme, une série de modèles LCD est proposée : TI57LCD, TI55-III, BA55 (financière), TI60, TI65... dont il faut avouer qu'ils n'ont rien pour déclencher l'enthousiasme.

Les Graphiques

Les années 90 commencent, et la suprématie des machines Basic va se terminer, car on passe graduellement d'un cercle restreint d'utilisateurs qui programment, à un marché immense d'utilisateurs demandant des solutions toute faites.

C'est Casio qui montre la voie avec la première machine graphique, la fx7000G. La riposte est immédiate, c'est la TI81. Il s'agit d'une révolution car dès le premier modèle une certaine maturité est atteinte, et les suivantes suivront les mêmes voies, par exemple les touches de menu situées juste sous l'écran.

La gamme va alors se développer dans la direction des graphiques, mais subsiste aussi dans le bas de gamme une série d'intéressants modèles scientifiques, qui est amorcée par la TI68 (première TI à traiter les nombres complexes - sans compter la TI54 qui sépare partie réelle et imaginaire) qui n'est plus programmable que par le stockage de formules.

On trouve ensuite les TI60X et TI67 Galaxy, qui ferment vers 1992 la série des programmables non-graphiques. A ce stade, nous voici quasiment au temps présent et nous ne savons pas encore ce qui sera collectionnable parmi les machines récentes...

Que collectionner chez Texas Instruments ?

Il existe des fous qui essaient d'avoir tous les modèles de chez TI. C'est au moins très difficile, mais il semble raisonnable de définir quelques niveaux d'exigence pour l'amateur :

 La base  Datamath (un modèle), une SR10 ou SR11, une série 1200, SR50A ou SR51A, TI30, une TI55 ou 57 ou 59
 Un peu plus loin  La SR10 et SR11, 2550, 1500, 1200, SR52, MBA, TI58C, TI74
 Satisfaction  La SR16, une série 1600, SR56, Programmer, TI95, TI65, TI68
 Pour les puristes et les fous  Tous les modèles de Datamath, les SR22, DataClip, TI88 (+ une de rechange !!!)

Quelques points de départ

Il existe peu de ressources associatives, mais plusieurs sites Web sont très actifs.