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BA II+

Cette machine est disponible actuellement.

Elle est la descendante d'une longue lignée de machines financières, qui commence au Business Analyst de 1976, passe par diverses "BA" et aussi par l'intéressant Financial Investment Analyst.

La version "+" est à ma connaissance rigoureusement identique à son prédécesseur immédiat, la BA II.

 


La machine

Cette machine est clairement un modèle de moyen-bas de gamme. Après avoir été fabriquée au Mexique, elle vient maintenant de Chine. Ayant eu plusieurs versions entre les mains, je peux confirmer que cette dernière est la plus catastrophique. Certes, les détails qui pêchent sont minimes : l'impression des touches qui portent une légende en rose pâle semble grossière, un peu baveuse. Le boîtier n'a pas de défaut, pas plus que le couvercle rigide coulissant (indispensable à notre époque), mais la pièce entourant l'afficheur a des arêtes trop approximativement droites, et est monté légèrement de biais !!

Le fonctionnement est certes irréprochable, et si le boîtier n'est pas très rigide, la machine est physiquement robuste.

Le clavier est très bon, surtout pour un prix aussi bas, et de même l'affichage n'est pas chiche d'indications.

(NOTE : récemment TI s'est mis à utiliser un nouveau boîtier, qui n'est pas celui évoqué ici).

TI a fait un excellent travail sur l'ergonomie, et le maniement est particulièrement aisé. Ce n'est pas un hasard si la BA II+ poursuit une si longue carrière, elle devient tranquillement un standard et pourrait à terme assurer la succession de la HP12C, reine aujourd'hui encore incontestée des bureaux des financiers (MAIS : depuis 2001 les autorités supervisant les examens américains dans le domaine de la Finance imposent la HP12C OU la BAII+, alors qu'avant seule la HP était permise...).

L'écran comporte de nombreux indicateurs qui signalent les modes en cours mais surtout signalent quelles touches sont actives (voir le systéme des "feuilles de calcul"). Sont également présents 10 chiffres 7 segments, qui se déclinent en 7 chiffres + exposant à 2 chiffres lorsqu'en notation scientifique : rien de révolutionnaire.

Par contre, on remarque que l'affichage numérique a été tassé un peu vers la droite pour dégager à gauche trois emplacements pour des matrices 5x7 capables d'afficher des libellés. Ce sont ces libellés qui sont le trait de génie de la machine.

Le clavier est bien pensé, très classique au sens Texas Instruments du terme. Il n'est pas source de surprises, ce qui est un avantage. On remarque la touche [ON/OFF] qui allume et éteint alternativement la machine, et affleure juste le clavier pour éliminer le problème de l'allumage intempestif au fond d'une poche, toujours ennuyeux même avec l'extinction automatique. On remarque aussi les deux touches de déplacement, flèche vers le haut et le bas, un peu inhabituelles et utilisées dans les feuilles de calcul.

La machine fonctionne très très très longtemps sur une pile miniature CR2032, et n'a pas de bouton de reset, inutile vu le fonctionnement sans heurt de l'engin.


Les fonctions mathématiques

Ce qui justifie pour un non-financier l'achat de la BA II+ aujourd'hui est qu'elle offre toutes les fonctions scientifiques d'une machine normale et est l'un des derniers modèles de la gamme à proposer le bon vieux système AOS.

Ainsi, on pourra quand même faire du calcul scientifique, et on n'aura pas à se battre avec les lignes de commandes qui fleurissent sur tous les modèles récents.

Il était bien pratique de pouvoir calculer sin(sqrt(3)+32)-tan(1-sin(1/8)) sans se soucier de parenthèses ni devoir faire scroller l'expression sur un écran toujours trop petit, ni presser sans cesse les flèches de déplacement. On se contentait de : 3 [sqrt] [+] 32 [=] [sin] [-] [(] 1 [-] 8 [1/x] [)] [tan] [=] et voilà !

Parmi les possibilités mathématiques avancées on compte les fonctions trigonométriques et hyperboliques, un générateur de nombres aléatoires, et les Combinaisons / Permutations (bien implémentées : C(120, 50) est calculable). Ceci est une rareté sur une financière, certaines ne respectant même pas l'ordre de calcul de la hiérarchie algébrique.


Les feuilles de calculs financiers

Ce qui distingue cette financière des autres est sa gestion de feuilles de calcul multilignes.

Le FIA avait montré la voie de façon un peu excessive, puisque ce modèle était équipé de 8 lignes et de 8 touches de fonction correspondantes. Sur la BA II+, TI voulait la même facilité avec une seule ligne d'affichage.

Donc, chaque mini-application ou "feuille" comporte un certain nombre de lignes librement navigables avec les touches de déplacement flèche Haute / Basse. Des indicateurs s'affichent selon quelles touches sont actives. Chaque ligne porte un libellé en général bien choisi. L'utilisateur sait donc toujours ce qu'il peut faire et sur quelle information il travaille.

Lorsque l'on veut entrer une donnée, on utilise la touche [ENTER], un indicateur spécial signalant que cette action est possible. Lorsqu'il est possible de choisir parmi des possibilités prédéfinies, on peut les faire défiler par la touche [SET], ce qui est là encore signalé par un indicateur. Finalement, pour lancer le calcul d'une variable, il suffit de visualiser sa ligne et de presser [CPT] ("Compute").

Les feuilles disponibles sont (on se limites aux plus intéressantes) :

Mémoire Affiche les 10 mémoires numériques
Format Positionne les options d'affichage et autres modes
Date Calcule des écarts de dates, ou décale des dates, avec diverses conventions
I Conv Convertit des taux actuariels en proportionnels et l'inverse
Brkevn Calculs autour des coûts fixes / variables
Data et Stat Calculs statistiques (en fait une régression linéaire traditionnelle)
Bond Un calcul d'obligations qui, coup de génie, marche avec 2 ou 1 coupons annuels
Amort Un tableau d'amortissements classique
CF, NPV, IRR Un calculateur de Cash Flows arbitraires avec NPV et IRR

Evidemment, le TVM archi-classique est présent, mais pour des raisons de tradition sans doute, TI ne l'a pas présenté sous forme de feuille et lui a attribué les habituelles touches [N], [I] (appellé ici I/Y), [PV], [PMT] et [FV]. Personnellement j'aurais préfére la forme plus moderne, mais bon.

 

Le déclenchement des calculs dans la TVM se fait en préfixant la variable par la touche [CPT], ce qui peut sembler moins malin que nécessaire pour les possesseurs de HP12C par exemple, leur machine "détectant" automatiquement qu'un résultat est demandé. Donc, la plupart du temps sur la HP lorsque vous voulez calculer une des variables du TVM il suffit de presser directement sa touche : sympa, non ? En fait, non !

La machine se base en effet sur le fait qu'une saisie numérique est en cours ou pas lorsque la touche de la variable est pressée. Si oui, c'est clairement qu'on vient de taper une valeur que l'on veut stocker dans la variable : ça semble effectivement logique.

Malheureusement, le fait qu'une entrée de nombre ne soit pas en cours n'implique pas qu'on veille faire un calcul. Par exemple, si vous voulez stocker dans une variable une valeur résultant d'un calcul, il vous faudra l'écrire sur papier et la retaper si vous utilisez le fameux système de détection "intelligent".

En conclusion je trouve le système de TVM de la TI bien pensé. Une limitation est qu'il n'offre pas de gestion des périodes brisées en début ou fin (mais cette utilisation est sûrement trop pointue pour la plupart des gens).

 

La feuille des calculs de Cash Flows permet jusqu'à 24 flux avec répétition, ce qui est très raisonnable. On a un comportement acceptable sur les calculs d'IRR un peu difficiles.

La feuille d'écarts et de décalage de dates peut fonctionner en 30/360 ou Jours réels, ce qui est le nécessaire suffisant.

 

Finalement, cette machine est d'utilisation très agréable, permet le calcul scientifique sans devoir acheter un autre modèle, et ses capacités financières sont à un niveau tout à fait satisfaisant. Un bon modèle, un grand classique !